Le métier de rédacteur web est en plein boom. Il s’agit d’une tendance de fond à l’œuvre depuis déjà de nombreuses années et elle devrait continuer à s’accentuer dans les années à venir. Les digital natives représentent une part croissante de la population et ont comme premier réflexe de consulter internet dès lors qu’ils recherchent des informations, tout sujet confondu. Désormais, plus aucune entreprise ne reste à l’écart d’internet. A minima, l’entreprise dispose d’un site vitrine présentant ses services. D’autres entreprises font le pari du 100 % en ligne, que ce soit pour l’acquisition des prospects et/ou déployer l’ensemble de leurs services, c’est notamment le cas des banques en ligne, des courtiers en ligne, et des nouvelles fintech telles que celles proposant des services de gestion pilotée.
À ses débuts, la rédaction à destination du support web était l’apanage des pionniers de l’internet, dont beaucoup de blogueurs amateurs. Le métier de la rédaction web s’est très professionnalisé au cours des dernières années. De nombreuses entreprises ont pris le virage de l’internet et ont donc besoin de délivrer une information de qualité auprès de leurs prospects et clients. Certains domaines requièrent une expertise plus poussée que d’autres. C’est notamment le cas de la rédaction web à destination des acteurs de la finance. Dans cet article, nous faisons le point sur les spécificités de ce domaine.
Les compétences requises
La première compétence est une compétence propre au rédacteur en finance, il s’agit naturellement de sa capacité à délivrer du contenu éditorial. C’est-à-dire de l’information financière pertinente et contrôlée sur les thématiques abordées. Idéalement, le rédacteur dispose d’un diplôme en économie ou droit (niveau licence ou master), lequel peut-être complété par une formation en journalisme.
Une expérience dans le domaine de la finance peut également remplacer les diplômes. D’ailleurs, étant donné qu’il s’agit d’un métier nouveau, peu de gens sont formés et opérationnels directement à la sortie des études. Beaucoup de rédacteurs sont d’ailleurs d’anciens salariés ayant occupé des postes variés dans le secteur financier.
Le rédacteur web en finance ne peut se reposer sur ses connaissances acquises, les réformes fiscales viennent régulièrement bousculer les textes de loi et le fonctionnement des dispositifs d’épargne. Le rédacteur doit donc constamment mener une veille juridique et fiscale. Pour ne citer que deux exemples, en matière d’épargne retraite, le gouvernement a lancé fin 2019 le plan d’épargne retraite (PER), lequel a rendu complètement obsolètes les anciens dispositifs d’épargne retraite (PERP, etc.). De nombreux internautes cherchent à savoir comment prévoir et préparer sa retraite financièrement. Par ailleurs, en matière d’immobilier, les conditions d’éligibilité au statut de loueur meublé non professionnel (LMNP) ont évolué en tout début d’année 2021. Etc.
D’autres compétences requises sont communes à l’essentiel des rédacteurs web.
Une compétence très appréciée (et souvent demandée) par les clients et les employeurs concerne le copywriting. Le copywriting est un concept marketing, il s’agit de l’art d’utiliser les mots pour mettre en avant les produits et les services de l’entreprise. Cela correspond à l’ensemble d’éléments textuels permettant de déclencher une vente. Même s’il ne s’agit pas seulement de rédaction à proprement parler (le concept de copywriting englobe les quelques mots d’accroche que l’on retrouve en tête d’une page web ou sur des bannières publicitaires), le rédacteur web a aussi sa part d’implication dans le tunnel de conversion des prospects puisque les articles et/ou paragraphes qu’il rédige doivent motiver le lecteur à passer à l’action.
Enfin, le rédacteur doit maîtriser les règles de l’optimisation du référencement. C’est désormais une demande récurrente des clients. Optimiser le référence requiert une bonne connaissance des problématiques des prospects et des requêtes qu’ils saisissent dans les moteurs de recherche. Le rédacteur doit avoir la capacité à explorer une diversité sémantique adaptée à celle employée par les internautes. En matière de finance, le vocabulaire des experts n’est pas toujours le même que celui des internautes. Par exemple, plutôt que d’écrire “prime d’assurance vie” (le terme utilisé par les professionnels), le rédacteur devra privilégier le terme “versement sur assurance vie”. Ce second terme est beaucoup plus utilisé que le premier par les internautes.
Les clients des rédacteurs web en finance
La communication est l’un des leviers d’acquisition de nouveaux prospects et de fidélisation des clients. La communication permet de transmettre les valeurs de l’entreprise. Les rédacteurs web doivent donc non seulement disposer de solides compétences fiscales mais ils doivent également comprendre les enjeux, les sensibilités et les objectifs des sociétés pour lesquelles ils fournissent leurs prestations. Le format de communication n’est pas le même selon que le média web est celui d’une banque, d’un site de presse ou d’un cabinet d’avocat fiscaliste.
Banque et courtiers en placements
Les banques en ligne sont énormément pourvoyeuses de contenu éditorial. La rédaction web est une ressource gérée en interne, les rédacteurs sont salariés de la banque. En termes de thématique, elle couvre un périmètre très large : gestion courante de ses finances, placements financiers, crédit immobilier, épargne retraite, etc. Les courtiers en placement ont des besoins similaires.
Fintech et Legaltech
Les Fintech et legaltech digitalisent de nombreux services et délivrent de l’innovation dans les services. Il s’agit d’un secteur en plein boom, en témoigne la multiplication des levées de fonds. Les Fintech dépoussièrent une multitude de services :
- gestion déléguée de l’épargne en ligne,
- agrégateur de comptes bancaires,
- audit et simulateur de défiscalisation,
- information juridique,
- agent immobilier en ligne,
- crowdfunding immobilier,
- etc.
Les Fintech ont massivement recours à des rédacteurs en freelance. En effet, il s’agit de petites structures préférant déléguer ce travail pour se concentrer en interne sur le développement du cœur de leur service. Pour autant, le contenu éditorial est un levier important pour générer du trafic sur leur site internet et attirer des prospects.
Les conseillers en gestion de patrimoine et les cabinets d’avocat fiscaliste
Les professions libérales et les indépendants ont de plus en plus recours à l’internet pour développer leur base de prospect et accélérer leur croissance.
Il s’agit souvent d’un référencement local dans les résultats de recherche. La difficulté à se positionner dans les résultats de recherche est donc moins forte que pour d’autres activités. Typiquement, les prospects recherchent un conseiller dans leur ville ou une ville voisine. Il n’en demeure pas moins qu’il existe une certaine compétition dans les résultats de recherche, en particulier dans les très grosses villes. Fournir un contenu éditorial de qualité permet de se distinguer de ses concurrents.
Les petits cabinets délèguent ce travail auprès de freelances. Tandis que les gros cabinets (à partir de 10-15 personnes) vont généralement recruter un collaborateur à temps plein, lequel aura parfois la double casquette de rédacteur web et de community manager.
La presse spécialisée
Les rédacteurs web sont généralement sous contrat à temps plein avec l’entreprise de la presse spécialisée (tout format confondu : quotidien, hebdomadaire, mensuel). Par ailleurs, la presse spécialisée s’appuie davantage sur des profils de journaliste avec une spécialisation en finance.
Immobilier
Le marché de l’immobilier est un monde en soi. Les sociétés commercialisant des programmes immobiliers neufs, à destination des investisseurs ont également des besoins en contenu éditorial pour valoriser leurs services et attirer des prospects.
Fonds d’investissement
Les fonds d’investissement en gestion active gèrent la communication web en interne. Ces fonds d’investissement délèguent encore très peu la rédaction web. Les gérants d’actifs communiquent essentiellement leurs valeurs et leurs objectifs via les lettres aux investisseurs (lettre mensuelle, trimestrielle, bisannuelle, annuelle). Les gérants y exposent leur conviction intime en termes de stratégie d’investissement. Le rédacteur web ne peut donc pas se substituer aux gestionnaires.
Les revenus des rédacteurs web en finance
Après la thématique santé, la thématique finance est celle qui requiert le plus d’expertise. Le coût d’un rédacteur en finance est donc sensiblement plus élevé que la moyenne. Le prix moyen d’un article s’établit autour de 0,20 € par mot. Mais les prix varient du simple au triple, il existe de fortes disparités selon le niveau d’expertise de l’auteur et selon le sujet traité. Les articles d’introduction générale sur tel ou tel dispositif fiscal prennent moins de temps à écrire que les sujets pointus exigeant au rédacteur un travail de recherche bibliographique.
En conclusion, le métier de rédacteur web en finance est en plein boom. Il offre des perspectives intéressantes. Un autre point fort de ce métier concerne la diversité des entreprises qui recrutent : des start-up, des TPE, ou des établissements bancaires de taille importante. En freelance ou salarié, le rédacteur pourra s’orienter vers le modèle d’activité qui lui convient le mieux. Dernier point et non des moindres : il s’agit d’un métier pouvant s’exercer à 100 % en télétravail.